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Marc Uzan revendique une formation d’autodidacte qui répond à son goût d’indépendance. Son intérêt pour le mythique « sang de boeuf » l’a amené à inventorier les nuances infinies que peut produire le rouge de cuivre, à en pressentir la brillance et la matité.

Les sculptures fascinantes de Vero Reato s'inscrivent dans un imaginaire invincible et fragile, où l'inconscient collectif se révèle sans cesse. Artiste du béton, elle transforme la matière et sculpte le vivant, l'organique, créant des coraux d'âme et des boucliers d'immensité.

A travers le tissu et la couleur, Ysabel de Maisonneuve est en exploration constante de l'espace et du mouvement. Grâce aux techniques de shibori découvertes au Japon et qu'elle ne se lasse pas d'expérimenter, elle rend hommage à tous ceux qui, au fil des siècles, ont tenté d'imprimer par leurs gestes un instant d'éternité. 

La lumière. Voilà quelle est la "matière" de Gabor Ulveczki. Du scintillement à l'embrasement, du reflet à l'irisation, de la transparence à la réverbération, tous les termes qui définissent les états de la lumière s'appliquent avec pertinence à chacune de ses créations. 

Une cosmonaute. Telle serait la meilleure façon d'appréhender celle qui aime à retremper dans l'étymologie grecque, navigatrice infatigable dans l'univers sans frontières de l'art. Bénédicte Vallet marie la porcelaine et la fibre naturelle. Ses "textiles céramiques" ouvrent le champ des possibles de ces matières primaires au coeur de deux artisanats ancestraux. 

Éric de Dormael déploie une oeuvre aux irisations singulières, où la rigueur du trait se conjugue avec la liberté de création. Guidé par la passion du dessin, son parcours éclectique révèle un artiste insatiable et cultivant une joie communicative à créer. Depuis la création d'Ombre Portée, spécialisée dans le luminaire décoratif monumental, Éric de Dormael est devenu un maître dans l'art de sculpter l'espace avec des jeux d'ombre et de reflets.

Ses pas dans les traces des anciens, il se veut compagnon des anonymes romains et des souffleurs de la Renaissance. Lui, eux, et tous ceux qu’il a formés appartiennent à une même confrérie : celle des « gentilshommes » du verre. L’atelier du verrier n’est pas moins grand que le monde.

Agnès Debizet est artiste, artiste de la matière terre. Sa quête s’inscrit sur les traces des artistes du XXe siècle qui ont débarrassé la terre de sa valeur d’usage pour en révéler toutes les possibilités. Son oeuvre exalte la totale plasticité de la céramique.

Elle est artiste de la matière parce que son imaginaire s’est approprié le coton et qu’elle en a fait un moteur puissant pour susciter des émotions intenses et inédites. Par les espaces neufs qu’elle ouvre, elle est sculpteur à part entière.

Au commencement était la ligne qui partage toute chose. Sur le fil ténu de sa lame, inlassable et virevoltante, Hervé dansait et le monde s’ouvrait. Dans l’espace et sans filet, de sa première à sa dernière oeuvre, il a suivi une seule ligne : découper, assembler — en pratiquant l’art de la marqueterie massive.

« Je cultive la liberté de créer dans tous les domaines. » Valérie Boy s’affiche créative et bohème. Elle s’autorise à tout faire, de la laine à l’acier, du raphia au laiton, du meuble unique à la sculpture lumineuse, en passant par les miroirs qui révèlent l’âme des hommes.

Michel Cegarra, professeur d’arts plastiques à l’université de Lille III s’est rendu chez Charles Hair, céramiste potier installé à Thizay, près de Saumur, pour tenter de répondre à ces questions. C’est davantage la parole d’un amateur que celle d’un spécialiste, et cela était à l’évidence attendu.